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ONUCI : un nouveau chef pour quelles missions ?

Aïchatou Mindaoudou, nouvelle patronne de l'ONUCI

Aïchatou Mindaoudou, nouvelle patronne de l’ONUCI

L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire a un nouveau patron ou plutôt une nouvelle patronne ! Elle est le cinquième haut fonctionnaire désigné par Ban Ki Moon pour accompagner la Côte d’Ivoire dans son processus de normalisation socio-politique.

Crée en 2004 l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) fait partie du paysage socio-politique et économique de la Côte d’Ivoire. Sa mission depuis sa création a été d’accompagner le pays vers la paix après le déclenchement de la crise militaire de septembre 2002. Dotée d’une force militaire, l’ONUCI a notamment veillé au respect du cessez-le-feu entre FDS et FN. L’histoire de cette mission opérationnelle des Nations Unies a été très mouvementée ; en témoigne les quatre fonctionnaires qui a tour de rôle ont dirigé la mission en huit (8) ans. Leur mandats respectifs ont été de durée différente mais ils ont partagé une même appréciation de la part des ivoiriens. Jamais aimé et toujours contesté ! Lire la suite

Femmes égales partenaires dans le processus de réconciliation

Femmes Ivoiriennes lors du Forum National

Femmes Ivoiriennes lors du Forum National

Peut-on penser réellement un processus de réconciliation en Côte d’Ivoire sans les femmes ? Pour le NDI (le National Democratic Institut for International Affairs) il serait utopique de réussir à restaurer la paix sans compter avec les femmes qui ont été les premières à mener des actions de paix pour détendre l’atmosphère sociale au lendemain de la crise post-électorale. C’est pour cette raison que le NDI s’est associé à la CDVR (la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation) pour consacrer un forum national de formation aux femmes ivoiriennes en vu de mieux les outiller pour qu’elles soient des Ambassadeurs de paix dans leurs communautés. Ce forum de 48 heures s’est achevé ce 05 décembre à l’Hôtel TIAMA (Abidjan-Plateau) avec de fortes recommandations.

L’implication des femmes de façon plus active dans le processus de réconciliation national est une recommandation de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui a été bien reçu par les femmes ivoiriennes vu leur engagement sur le terrain pour la paix. « Les femmes se sont engagées depuis la fin de la crise post-électorale pour promouvoir la paix dans leurs différentes régions, villes et localités. Je pense qu’il faut aujourd’hui accorder plus de place aux femmes dans le processus de réconciliation nationale car à l’origine elles n’ont pas attendu qu’on leur reconnaisse cet engagement pour faire un plaidoyer pour la paix. Les femmes symbolisent la vie et elles entendent se mobiliser pour protéger la vie en Côte d’Ivoire » souligne Nathalie Koné du Centre Féminin pour la Démocratie et les Droits Humains en Côte d’Ivoire. Les bases de la mobilisation étant jetées par les femmes elles-mêmes, le National Democratic Institut for International Affairs estime qu’il faut donner d’avantage d’outils aux femmes pour mieux faire d’où l’organisation de ce Forum National. Docteur Charles Yahovi Djrékpo Directeur-Résident du NDI pour la Côte d’Ivoire en fait un plaidoyer aux élans historiques. « En Côte d’Ivoire lorsque les hommes étaient mis en prison par le pouvoir colonial se sont les femmes qui ont marché sur la prison pour infléchir cette tendance. Les femmes ne demandent qu’une seule chose c’est que les décideurs à tous les niveaux les impliquent d’avantage dans les processus de décision ». Docteur Charles Yahovi Djrékpo soutient qu’une telle implication des femmes dans les mécanismes de décision est une bonne chose pour la Côte d’Ivoire, la sous-région et l’Afrique qui bien trop souvent paye un lourd tribut à la guerre.

Des recommandations du Forum National

Selon Caroline Hubbard chargé de programme sénior pour l’implication des femmes en politique (NDI Washington DC), il serait prétentieux pour le NDI de pouvoir décortiquer en deux jours la problématique de l’implication des femmes dans le processus de paix et de réconciliation. Néanmoins, ce Forum est voulu comme une plate forme de rencontre et d’apprentissage pour rapprocher les femmes et les amener à travailler ensemble. Cette stratégie du NDI s’avère payante au regard des recommandations faites par les femmes à la CDVR, à l’Assemblée Nationale, au Gouvernement, aux chefs traditionnels et religieux. Le Forum recommande entre autre qu’une loi sur la parité au niveau des postes de décision soit prise, que les femmes leaders d’opinion et des OSC soient formées, organisées et qu’elles reçoivent les moyens nécessaire dans l’exécution de leurs activités pour la paix et la réconciliation. Il s’agit également d’encourager l’implication des médias publics dans le processus de réconciliation nationale soutenu par un engagement politique véritable et de mettre sur pied des mécanismes pour écouter les victimes et leur rendre justice en procédant à la réparation des dommages subis. Pour le Président Charles Konan Banny de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation, l’engagement des femmes dans le processus de réconciliation n’est plus à plaider. Il s’agit désormais de mieux les impliquer dans tous les mécanismes de prise de décision par la promotion du genre dans les instances de prise de décision. Femmes comme égales partenaires dans le processus de paix et de réconciliation, une campagne du NDI qui s’appui sur toutes les femmes sans exclusion pour la cause de la réconciliation.

SUY Kahofi

Campagne nationale d’activisme contre les violences faites aux femmes

Les femmes veulent vivre en paix et sans violence

La localité de Divo dans l’ouest de la Côte d’Ivoire a abrité ce samedi 11 décembre 2011, la cérémonie de clôture de la 21e édition de la campagne nationale d’activisme contre les violences faites aux femmes débutée le 25 novembre à Bingerville dans la banlieue d’Abidjan. Intervenant à cette occasion, la porte-parole des femmes de Divo, Bêh Bertine, tout en condamnant les violences et maltraitances dont sont victimes les femmes, a plaidé pour l’avènement d’une Côte d’Ivoire où les droits de la femme sont respectés et où la gente féminine vit plus librement sans aucune pesanteur sociale. « Les femmes de Divo sous le poids de la tradition sont aujourd’hui victimes de spoliation de l’héritage lorsque leurs époux viennent à décéder » a souligné Bêh Bertine la porte-parole des femmes de Divo. Cet exemple souligné par Bertine est partagé par de nombreuses femmes à travers le pays. La spoliation de l’héritage est aussi à la base de violence faite aux femmes. Celles qui s’entêtent à revendiquer leurs biens doivent faire face aux pressions psychologiques et physiques de la belle-famille.  Bêh Bertine a encouragé le gouvernement dans sa croisade contre tous les actes de violence perpétrés contre les femmes car, a-t-elle dit, « les femmes de Côte d’Ivoire veulent vivre et s’épanouir en paix ».

La ministre de la Famille, de la femme et de l’enfant, Dr Coffie Goudou Raymonde, qui présidait cette cérémonie, a, pour sa part, réaffirmé sa ferme volonté à combattre les violences perpétrées contre les femmes qu’elle juge inacceptables. Elle a même profité de son séjour pour rendre visite à une femme hospitalisée après avoir été bastonné par son beau frère ! La ministre de la Famille a lancé un appel solennel aux femmes et aux hommes pour une cohabitation pacifique et sans violence, ainsi qu’au respect mutuel de leurs droits. « Mesdames je vous invite a éviter certains comportement qui loin de garantir l’harmonie du couple vous exposent aux violences. A bannir de vos propos les ‘’va là bas’’, ‘’laisse moi’’, ‘’quitte là’’ ! » a martelé dans un brin d’humour la Ministre. Dr Coffie Goudou Raymonde a invité les autorités administratives et politiques de Divo ainsi que les chefs coutumiers et les guides religieux à s’impliquer activement dans cette lutte pour le respect de la dignité et des droits de la femme.

SUY Kahofi

Le Nobel de la paix 2011 honore deux femmes africaines

Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Libéria et Nobel de la Paix 2011

Le prix Nobel de la paix a été décerné vendredi à Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Libéria qui brigue mardi un deuxième mandat, à sa compatriote Leymah Gbowee. Elles partagent le prix avec la Yéménite Tawakkul Karman, militante des droits des femmes et de la liberté de la presse. Les deux libériennes et la Yéménite sont récompensées pour leur combat pour la paix et les droits des femmes dans le monde.

Ellen Johnson-Sirleaf, première femme à avoir été élue présidente d’un Etat africain, a déclaré que ce prix constituait un hommage « aux nombreuses années de lutte pour la justice, la paix et le développement ». La présidente du Liberia, âgée de 72 ans, ancien haut cadre de la Banque mondiale et de la CityBank, s’était fait remarquer par sa détermination et son courage à s’opposer au chef de guerre Charles Taylor lors de l’élection présidentielle de 1997 qu’elle perdit. Encensée par la communauté internationale pour avoir réconcilié un pays meurtri et ravagé, elle est critiquée à l’intérieur pour la lenteur des réformes, des infrastructures de reconstruction et de la lutte contre la corruption au sein des sphères du pouvoir. « Nous l’acceptons au nom du peuple libérien, à qui revient tout le crédit », a-t-elle confié à la presse devant son domicile privé de Monrovia. Cette récompense intervient quatre jours avant une élection présidentielle dont l’issue est incertaine. La présidente sortante candidate à sa propre réélection affronte dans un climat tendu Winston Tubman, chef de l’opposition, ainsi que l’ancien chef rebelle Prince Johnson.

Après l’annonce du Nobel, les protestations les plus virulentes sont venues de son principal rival à la présidentielle de mardi Winston Tubman. Le dirigeant du Congrès pour le changement démocratique (CDC) joint par l’AFP, s’est indigné de cette désignation. « Mme Sirleaf ne mérite pas un prix Nobel de la paix, parce qu’elle a commis de la violence dans ce pays. Ce prix est inacceptable et non mérité ». Le président du comité Nobel norvégien a écarté l’idée selon laquelle la récompense serait une ingérence dans la campagne électorale au Liberia. Ce sera la deuxième élection présidentielle organisée dans le pays après la fin, en 2003, de 14 ans d’une guerre civile très cruelle qui a fait plus de 200.000 morts et mis à genoux une économie basée sur le bois, le minerai de fer et les diamants. Sa compatriote Leymah Gbowee est récompensée pour son travail de mobilisation et d’organisation des femmes de toutes ethnies et de toutes religions pour mettre fin à la guerre civile qui a déchiré le Liberia dans les années 1990 et garantir la participation des femmes aux élections. Agée de 39 ans, elle avait fait parler d’elle en prenant la tête d’une « grève du sexe » des Libériennes pour tenter de faire taire les armes dans son pays. Depuis sa création en 1901, seules 15 femmes ont reçu le prix Nobel de la paix.

SUY Kahofi

Paix et démocratie : faites-vous entendre !

SANGARE Namizata Présidente Nationale de l’OFACI

Déclaration de l’organisation des femmes actives de cote d’ivoire (OFACI) à l’occasion de la journée Internationale de la paix

Le 21 septembre 2011, marque la trentième célébration de la Journée Internationale de la paix. En effet, cette journée a été inspirée de la journée mondiale de la Paix, instituée en 1979 par l’Eglise Catholique  à l’initiative du Pape Jean-Paul II. En 2001, l’ONU, dans le souci de réussir sa vocation telle que définie dans le préambule de la Charte des Nations Unies, à savoir, prévenir les conflits internationaux, les régler et contribuer à établir une culture de la paix dans le monde, a consacré à travers sa résolution 55/282,  la journée internationale de la paix célébrée le 21 septembre de chaque année. Cette journée fut instaurée en réponse aux nombreux conflits observés à travers le monde en vue de garantir aux peuples la paix et le développement. La journée internationale de la paix doit être perçue comme une journée annuelle de non violence et de cessez le feu en vue de promouvoir les idéaux de paix au sein des nations et des peuples, ainsi que dans leurs relations. Pour l’édition 2011, le thème international choisi est : « Paix et démocratie: faites-vous entendre ! ». Ce thème invite les Etats à promouvoir la paix et la démocratie qui sont deux notions indissociables et indispensables au développement de tout peuple.

Lorsque la démocratie, expression de la souveraineté  du peuple, est mise en mal dans un Etat, cela conduit inéluctablement à des tensions. C’est pourquoi, les gouvernants doivent veiller au respect strict des principes démocratiques dans le but de garantir à leurs peuples, la paix. Pour nous Ivoiriens, la journée internationale de la paix, revêt un sens particulier. C’est pourquoi, au moment où, notre cher pays sort d’une crise sans précédent qui a laissé de nombreuses séquelles ; au moment où, le Président Alassane OUATTARA s’engage dans un élan de réconciliation et de cohésion sociale ;

Nous, Organisation des Femmes Actives de Côte d’Ivoire(OFACI), voulons apporter notre pierre à l’édifice de paix et de fraternité amorcé par nos gouvernants.

Nous tenons donc à encourager le Président de la république dans cette initiative salutaire pour notre pays.

Aussi, invitons-nous tous les Ivoiriens de tous bords politiques, de toutes configuration ethniques, particulièrement les femmes qui constituent des vecteurs de paix et de cohésion sociale, à accepter d’aller à la réconciliation vrai et sincère ; ceci pour le développement de notre pays et pour le bien être de nos enfants. Nous souhaitons un retour effectif et réel à la paix pour que cesse les nombreuses violations des droits de l’Homme, en particulier ceux de la femme. Aux acteurs de la société civile Ivoirienne, l’OFACI suggère que des actions de sensibilisation soient menées auprès de la population pour apaiser les discours de haine et offrir des cadres de dialogue entre les différents groupes. S’il est vrai, comme le disait le Président Félix HOUPHOUET Boigny que « La paix n’est pas un mot, mais un comportement », alors l’OFACI invite chaque fille et fils de ce pays, ainsi que tous ceux qui nous font l’amitié de vivre avec nous en Côte d’Ivoire, à traduire dans nos comportements et dans nos propos de chaque jour, dans nos espaces publiques, dans nos services, dans nos écoles, la paix et la tolérance, gage de tout développement.

Chers Ivoiriens,  il est temps de construire l’avenir la main dans la main.

Chers sœurs, nous vous invitons à vous approprier le processus de réconciliation nationale car nous sommes convaincues que  la paix avec les femmes et par les femmes, est possible !

                                                        Fait à Abidjan le 21 septembre 2011

                                                                    SANGARE Namizata

                                                          Présidente Nationale de l’OFACI

Les femmes de la société civile s’engagent pour la paix

Apres la lutte pour la démocratie place a la relance économique

Les Organisations féminines de la société civile ne veulent pas jouer les seconds rôles dans une Côte d’Ivoire nouvelle à l’heure où l’on parle de plus en plus de paix, de réconciliation mais surtout de reconstruction. Les femmes Ivoiriennes représentent en effet un peu plus de 52% de la population et elles demeurent un maillon indispensable dans la chaîne de développement économique. A ce titre il est quasi impossible de parler de reconstruction sans leur faire appelle. Les femmes Ivoiriennes pourtant reviennent de loin car à vouloir œuvrer pour le respect de la démocratie elles ont payé leur engagement de leurs vies ! Namizata Sangaré de l’OFACI, l’Organisation des Femmes Actives de Côte d’Ivoire nous fait le point sur la situation des droits de la femme en Côte d’Ivoire. « Avoir tout ce qui s’est passé dans ce pays je me demande bien si des femmes ont des droits ! Pour une histoire d’élection des femmes ont été tuées, violées, ont été victimes de licenciement et certaines ont perdu leur fond de commerce car il a servit à nourrir la famille. Certaines femmes sont aujourd’hui des veuves et n’ont aucun soutien ».

Pourtant ce triste tableau de la situation de la femme ne saurait désarmer les animatrices des Organisations féminines. Le Centre Féminin pour la Démocratie et les Droits Humains en Côte d’Ivoire en abrégé CEFCI vient d’asseoir une stratégie qui vise à amener les femmes Ivoirienne à jouer un rôle plus important dans le processus de réconciliation. Nathalie Koné la Présidente du CEFCI estime qu’il est impossible de parler de réconciliation sans se référer aux femmes « car une femme qui pardonne c’est une nation qui panse plus vite ses meurtrissures ». En quoi consiste la stratégie du CEFCI et quelles sont ses enjeux ? Elément de réponse avec la Présidente de l’organisation. « L’enjeu principal c’est que nous voulons former les organisations de la société civile pour qu’elles soient à même d’exister, de se pérenniser et aussi de mener des actions à impact sur le terrain avec les populations à la base. Il faut aussi former pour que ces associations puissent participer au processus de réconciliation et au mouvement de développement post-crise ». Les femmes doivent être formées pour accompagner au mieux le processus de réconciliation mais attention à ne pas oublier de prendre en compte leurs difficultés existentielles. Namizata Sangaré Présidente de l’OFACI. « C’est vrai qu’il faut parler de paix et de réconciliation mais il ne faut pas oublier d’accompagner les femmes. Si vous allez croiser une femme qui a perdu son mari et que vous lui parlez de réconciliation, elle vous écoutera une fois, deux fois mais pas une troisième fois car elle à d’autres problèmes d’ordre existentiel. Il faut donc trouver des moyens pour que les femmes puissent de nouveau se prendre en charge car nombreuses sont celles qui sont aujourd’hui chef de famille ».

Comme hier pour l’enrôlement sur les listes électorales, le vote de la présidentielle et les nombreuses marches pour la démocratie, les femmes répondent oui à l’appel de la mère Patrie pour l’unité mais attendent un soutient ferme de la part des nouvelles autorités.

SUY Kahofi