Archives Mensuelles: novembre 2011

Côte d’Ivoire : Le Premier rapport national sur les droits des femmes publié

Un rapport pour que les femmes soient respectées

Après son rapport préliminaire I sur la situation des droits de la femme au lendemain de la crise post-électorale, l’OFACI, l’Organisation des Femmes Actives de Côte d’Ivoire vient de finaliser et de mettre à la disposition du gouvernement, des ONG et du peuple Ivoirien le premier rapport sur les droits des femmes. Le rapport d’enquête de 32 pages rédigé en français et en anglais a été publié ce 25 novembre à l’occasion de la journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Les enquêtes de terrain ont été mené dans 16 localités où des bouffées de violence ont été signalées depuis le début de l’année 2010 et plus précisément au début du processus de la Présidentielle. Les cas de violence faite aux femmes sont notamment les cas de viol, de torture, d’exécution sommaire, de mauvaise traitement et de cessation des activités économiques du fait de la destruction ou de la disparition des moyens de subsistance. Le rapport souligne très clairement et sans détoure que 766 femmes ont été des victimes des groupes armés pro-gbagbo et pro-ouattara. Il s’agit entre autre « des FDS (Forces de Défense et de Sécurité), des FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire), les mercenaires étrangers, les miliciens, les jeunes patriotes, les membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), les militants LMP et du RHDP, le commando invisible et les Dozos ». Le chiffre de 766 ne prend en compte que les femmes qui ont accepté de témoigner auprès des enquêteurs de l’OFACI, ce qui démontre que ce chiffre pourrait être plus élevé !

La Ministre Ivoirienne de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Goudou Koffi Raymond s’est dit satisfaite et fière de l’initiative de l’OFACI qui s’efforçait de collecter des informations au plus fort de la crise. La tâche n’a pas été de tout repos pour les enquêteurs qui ont mené leurs activités sur le terrain en ayant à l’esprit toutes les conventions sur les droits de l’Homme et de la femme ratifiées par la Côte d’Ivoire. Les principales conventions sur lesquelles l’OFACI s’est appuyée sont principalement celles de la CEDEAO et de l’ONU. Une si belle initiative n’aurait aucune valeur si à l’avenir rien n’est fait pour protéger les femmes en période de conflit et même en dehors. L’élimination des violences faites aux femmes passe avant tout par un combat de tous les jours car c’est principalement en luttant contre les femmes battues dans le silence de leur foyer ou celles obligées de payer un droit de cuissage avant d’avoir un travail que les droits de la femme pourront être protégées en période de conflit.

C’est pourquoi Namizata Sangaré Présidente de l’OFACI insiste sur les recommandations liées à ce rapport car bien trop souvent la société civile est très peu écoutée. L’OFACI plaide auprès des autorités Ivoiriennes pour qu’elles apportent un soutien médical, psychologique et juridique aux femmes sans distinction de religion, d’obédience politique et d’ethnie. Faciliter l’accès aux crédits pour les femmes devenues chefs de famille du fait de la guerre, réparer les dommages subis par les victimes et veiller entre autre à la mise sur pied en Côte d’Ivoire d’une commission nationale d’enquête indépendante et impartiale sur la question des droits de l’Homme. L’OFACI invite les ONG sœurs de la société civile à sensibiliser les populations pour réduire la stigmatisation et l’ignorance sur l’ampleur des violences faites aux femmes. Aux Institutions internationales l’organisation demande qu’un soutien financier, humain et matériel pour que la Côte d’Ivoire ne soit pas seule dans son combat pour le respect de la femme.

SUY Kahofi

Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : déclaration de l’OFACI

Nous ne pouvons pas prétendre les aimer et les bâillonner !

Le 25 novembre marque la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Cette journée tire son origine des années 60.

En effet, le 25 novembre 1960 trois sœurs, Patricia, Minerva et Maria Theresa Mirabal militantes dominicaine, furent brutalement assassinées sur les ordres du dictateur et chef de l’Etat, Raphaël TRUJILLO (république Dominicaine) participant activement aux actions politiques menées contre le régime en place.

Elles furent de ce fait, persécutées par le régime TRUJILLO et incarcérées à plusieurs reprises, devenant ainsi des symboles de résistance à la dictature du régime de TRUJILLO. Leur assassinat causa un choc énorme à la population toute entière et fut l’un des facteurs qui déclenchèrent un mouvement anti-TRUJILLO.

 Ceci dit les sœurs Mirabal symbolisent aussi bien la résistance d’un peuple que la résistance des femmes, c’est tout naturellement qu’il fut décidé à l’issu de la 1ère rencontre Féministe en 1981 en Colombie pour l’Amérique latine et les caraïbes de faire du 25 novembre la journée de l’élimination de la violence à l’égard des Femmes.

Dans le souci de trouver des stratégies efficaces de prévention et d’éradication de cette pratique, plusieurs conférences internationales dont la conférence de Viennes sur les droits humains, tenue en 1993,la Conférencedu Caire sur la population et le développement, tenue en 1994 et la conférence de Pékin sur les femmes, tenue en 1995. Ces différentes rencontres au plan international, ont poussé les Nations Unies dans leur résolution 54/14, issue de l’Assemblée Générale du 17 décembre 1999, à fixer le 25 novembre comme journée internationale pour l’élimination de la violence à  l’égard des femmes ; invitant alors les gouvernements et les ONG à organiser ce jour-là les activités destinées à sensibiliser l’opinion publique sur ce phénomène.

Cette journée est importante d’autant plus qu’elle marque le début des 16 jours d’activismes contre la violence sexiste, jusqu’au 10 décembre, où est commémorée la journée internationale des droits de l’Homme. Elle est donc une occasion pour les gouvernements, les organisations internationales et nationales d’éveiller les consciences sur les violences faites aux femmes.

C’est ainsi que de nombreux efforts furent consentis aussi bien par la communauté internationale que par les Etats, ce par l’adoption et la ratification  de conventions en faveur de l’élimination de la violence à l’égard de la femme.

La Côte d’Ivoire s’est également inscrit dans cette lancée, par la ratification de la plupart des conventions visant l’élimination de ce phénomène et a progressivement mis en place une législation et des institutions pour prévenir et réprimer les violences à l’égard des femmes et des enfants. Ainsi, ont été adoptées certaines dispositions, telles l’article 354 du code pénal de 1982 réprimant le viol, la loi n° 98/757 du 23 décembre 1998 réprimant les mutilations génitales assimilées à une forme de violences à l’égard des femmes, la loi n° 98/756 du 23 décembre 1998 réprimant le harcèlement sexuel, le travail forcé et le mariage précoce. Pour une meilleure appropriation du combat contre les violences faites aux femmes par le gouvernement ivoirien, il a été mis en place en 2000, un comité national de lutte contre les violences faites aux femmes (structure rattachée au cabinet du ministre de la famille, de la femme et de l’enfant). A côté de l’action gouvernementale, il faut souligner le rôle important des ONG nationales dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Cependant, force est de constater que la violence à l’encontre des femmes et des jeunes filles a atteint les proportions croissante dans le monde. Les femmes sont victimes des violences physiques, contrainte à des rapports sexuels ou victime d’autres mauvais traitements souvent dégradants ou inhumains que sont les violences sexuelles, conjugales, les abus psychologiques et émotifs, la prostitution forcée, le harcèlement sexuel et les pratiques traditionnelles néfastes (les mutilations génitales féminines, les mariages forcés, ou le lévirat etc).

En ce jour où le monde entier célèbre cette journée autour du thème:

 «  De la paix à la maison à la paix dans le monde: Défions le militarisme et finissons-en avec la violence faite aux femmes », il nous apparaît opportun d’approfondir nos réflexions sur l’importance de la paix dans la famille c’est-à-dire, la micro société où naissent les individus qui deviennent des citoyens de demain. La famille est donc le lieu privilégié où l’Homme forge son caractère soit par la culture de la paix, soit par la culture de la violence. Elle est de ce fait, le cadre de transformation de l’Homme.

Le thème de l’année 2011 cadre bien avec la situation de la Côte d’Ivoire. La crise que vient de traverser notre pays, démontre bien la limite des familles dans leur rôle d’éducation et de socialisation de l’ivoirien à la culture de paix. C’est pourquoi, au moment où le monde entier célèbre cette journée, au moment où la Côte d’Ivoire renoue avec sa paix d’atan, l’OFACI interpelle les femmes, mères et épouses à jouer pleinement ce rôle d’éducateur qui est le leur. L’OFACI voudrait inviter chaque acteur de la société à  rechercher la paix au sein de sa  famille dans le but de la propager dans le monde. Et ce par l’engagement à lutter contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes, socle de toute société. D’où la nécessité de faire de cette lutte un cheval de bataille, afin que le monde soit une havre de paix.

 C’est pourquoi l’OFACI, tout en encourageant le gouvernement ivoirien dans son élan de recherche de paix, souhaite que les auteurs des violences faites aux femmes soient punis.

Que des dispositions soient prises pour prévenir les cas de violences à l’encontre des femmes et bien plus, à promouvoir et à protéger les droits de ces dernières pour que la nation retrouve la paix tant recherchée.

Fait à Abidjan le 25 novembre 2011

SANGARE Namizata

Côte d’Ivoire : Un projet d’éducation civique pour les femmes

Une vue des femmes formées par l'OFACI

L’Organisation des Femmes Actives de Côte d’Ivoire en abrégé OFACI et le PNUD, le programme des nations unies pour le développement ont initié un projet d’éducation civique et de sensibilisation des femmes à l’exercice de leur citoyenneté par la connaissance des institutions de l’Etat pour leur plus grande implication dans la gestion de la chose publique et dans le processus électoral. La phase 1 de la formation est destinée aux formatrices responsables des ONG venues des quatre coins du pays et celles-ci auront à leur tour la charge de diffuser l’information aux populations à la base. Namizata Sangaré présidente de l’OFACI nous explique pourquoi ce projet a été initié. « Les femmes sont celles qui ont été le plus touché dans la crise que nous avons vécu et aujourd’hui nombreuses sont celles qui sont gagnées par le découragement. Certaines vous disent : j’irais participer au vote et après on va me tirer dessus, je ne suis pas partante ! Il n’y a pas que les femmes car vous croisez certains hommes qui vous disent : ‘’encore des élections ? On espère que tout ce passera bien !’’ C’’est donc pour dissiper ces craintes que nous avons décidé d’organiser ce programme ». Les Institutions de l’Etat, les droits et devoirs de la femme citoyenne, femme et réconciliation nationale sont les thèmes qui ont meublé les échanges.

La formation d’Abidjan qui vient de s’achever n’est qu’une pièce d’un vaste programme de sensibilisation des masses basée sur les médias et sur des actions de proximité dirigé par les femmes. Elles auront à enseigner les règles du civisme aux populations et surtout les amener à les respecter lors des élections législatives avenirs. Pour Namizata Sangaré présidente de l’OFACI c’est maintenant que chaque femme doit commercer son action pour donner des réponses concrètes aux questionnements des populations. « Ne vous y m’éprenez pas il y a du travail à faire pour ces femmes. Quand elles iront dire aux habitants de leur cité d’aller participer aux élections ces derniers auront des inquiétudes. De quelles élections s’agit-il ? Qui allons nous choisir ? Qu’est que cette personne fera pour changer notre quotidien et de quelle manière ? C’est autant de questions auxquelles les femmes que nous avons formé sont désormais capables de répondre ».

La suite de l’action de l’OFACI s’inscrit dans le cadre d’une mobilisation à grande échelle des populations. Elle se traduira par des caravanes de mobilisation avec des podiums et des forums d’échanges dans les lieux publics dans les villes du pays. L’OFACI s’apprête également à lancer un programme télé pour véhiculer les rêgles de civisme par les ondes avec le soutien de la Radio Diffusion Télévision Ivoirienne (RTI). La mobilisation des femmes ne se fera plus pour jouer éternellement les seconds rôles et celles que nous avons croisé à cette formation civique estiment qu’il est temps que les hommes acceptent l’esprit du changement ou de la nouveauté pour que la femme leader ne soit plus une vue de l’esprit mais une réalité.

SUY Kahofi

Crise ivoirienne: 1.121 femmes et enfants victimes de violences (Unicef)

Les Femmes victimes de la crise Ivoiriennes

Au moins 1.121 femmes et enfants ont été victimes de « violations graves des droits des personnes » depuis l’éclatement de la crise post-électorale en novembre 2010 en Côte d’Ivoire, affirment l’Unicef et l’ONG Save the children dans un rapport publié mercredi.

« Sur les 1.121 cas de violations de droits contre les femmes et les enfants » enregistrés de novembre 2010 à septembre 2011, « 643 ont été commis contre des enfants, dont 182 viols, soit un enfant violé chaque un jour et demi sur le territoire national », indiquent le Fonds des Nations unies pour l’enfance et l’ONG dans un communiqué à propos de leur rapport sur « l’impact de la crise post-électorale sur la protection des enfants en Côte d’Ivoire ». « Les enfants ont été les premières victimes du conflit », qui s’est achevé en avril, selon Hervé Ludovic de Lys, représentant de l’Unicef dans le pays. Le document évoque « une hausse significative des cas de violations rapportés en mars et avril de cette année, au plus fort de la crise, et dans les régions les plus touchées par les combats ». « La plupart de ces crimes restent impunis car seul 52 cas ont fait l’objet de poursuites judiciaires même si les auteurs sont connus pour plus de la moitié des victimes », ajoutent l’Unicef et Save the children, déplorant « manque de moyens » pour soutenir les victimes et « faible » répression. La crise née de la présidentielle de novembre 2010 a fait quelque 3.000 morts. Les camps rivaux, celui de l’ex-président Laurent Gbagbo et celui du nouveau chef de l’Etat Alassane Ouattara, ont été accusés d’exactions. La Cour pénale internationale (CPI) enquête sur de présumés crimes contre l’humanité et crimes de guerre imputables aux deux camps. L’ONU a dit mardi redouter un regain de violences sexuelles à l’occasion des législatives du 11 décembre.


Les femmes Ivoiriennes à l’école pour des législatives fructueuses

La table de séance à la cérémonie de lancement

Le National Democratic Institute (NDI) et le Centre Féminin pour la Democracy et les Droits Humains en Côte d’Ivoire (CEFCI) organisent un séminaire de formation des femmes candidates aux élections législatives de décembre 2011 en Côte d’Ivoire. L’objectif de cette rencontre qui bénéficie du soutien du NED et de l’USAID est de donner aux femmes candidates les armes pour mener une campagne électorale civilisée, sensibiliser leurs militants à la non violence et savoir accepter en toute grandeur les résultats des élections qu’ils soient bon ou mauvais. Les thématiques sur lesquelles ont porté les échanges des 22 et 23 novembre sont la prise de la parole en public, leadership et gestion d’une équipe de campagne, rôle et responsabilités de la candidates. Pour Charles Yahovi Djrekpo Directeur Résident du NDI (National Democratic Institute) c’est une absolue nécessité pour la Côte d’Ivoire de tendre vers une meilleure représentativité des femmes au parlement. « La Côte d’Ivoire végète au 109ème rang au plan mondial et au 32ème rang africain dans le classement des pays sur les questions d’équilibre de genre. Ce n’est pas normal puisse que ce pays à une réputation de leader dans la sous région ouest africaine ».

Un peu plus de 10% des candidats engagés dans les législatives seront des femmes ! Un nombre certes insignifiant mais qui pour certains Ivoiriens est à saluer et les femmes à encourager. Les femmes vont en nombre réduit mais veulent toutes remporter les élections dans leurs circonscriptions pour atteindre le taux de 30% au parlement. La formation des femmes candidats vient donc à point nommé pour aider les femmes à briller lors des élections législatives. Nathalie KONE présidente du CEFCI se félicite de cette initiative conjointe du CEFCI et du NDI non sans prendre le soin de préciser pourquoi ce séminaire est important. « Nous avons au moins 50% de femmes en Côte d’Ivoire et il n’est pas juste qu’il y ait moins de femme dans les instances de prise de décision. Dans notre initiative c’est déjà d’encourager les femmes et leur donner les rudiments nécessaires pour leurs campagnes ». Nathalie KONE estime que les hommes ont longtemps dominé la scène politique Ivoirienne et qu’il est temps que les femmes prennent le contrôle de la chose publique pour une meilleure gestion. Bien que certaines soient novices en politique, les femmes candidats soutiennent qu’elles n’ont pas peur d’en découdre avec les hommes ! Elles profitent de la formation pour échanger leurs expériences dans un esprit de solidarité féminine car les femmes de tous les partis politiques sont présentes à ce rendez-vous.

Aninata Fayé Kassé Directrice NDI du Burkina Faso venue soutenir ces sœurs Ivoiriennes n’a pas manqué d’encourager femmes candidates aux élections législatives du 11 décembre qui a ses yeux sont des pionnières. « Ces femmes ont une bataille à mener pour que le plus de femmes possible soient à l’Assemblée Nationale non pas pour remplir le décor mais pour apporter une plu value puisse qu’il est reconnu que plus elles seront nombreuses plus sera aura un impact sur la qualité de la démocratie et sur la qualité de la vie » a-t-elle martelé.

SUY Kahofi

Les femmes Ivoiriennes veulent être plus présentes à l’hémicycle

Les femmes après la lutte veulent aussi décider pour la nation.

Depuis son indépendance et malgré les projets de loi visant à accroître la représentativité des femmes à l’Assemblée Nationale, la Côte d’Ivoire peine à avoir un nombre significatif de femmes député. Loin derrière les avancées en termes de parité homme – femme obtenue par des pays de la sous-région comme le Mali, le pays éprouve d’énormes difficultés à respecter le quota 1/3 de femme pour les sièges disponibles. Plusieurs raisons expliquent cette représentation faible des femmes non seulement à l’Assemblée Nationale mais également dans les sphères de décision des partis politiques. Comme dans la vie de tous les jours, les femmes dans les partis politiques doivent jouer les seconds rôles : elles sont bonnes pour la restauration, la décoration et jouer aux hôtesses lors des meetings. Les rares qui arrivent à se faire une place au sommet de l’échelle dans les partis politiques doivent faire face à un esprit machiste bien connu en Côte d’Ivoire qui consiste à croire que les femmes ne peuvent pas diriger ! Lors des primaires pour le choix des candidats l’option du 50/50 sur les listes n’est pas respecté et au final les partis présente encore et toujours un nombre insignifiant de femme lors des élections.

Pour Mme Yao Euphrasie consultante internationale sur les questions d’équilibre des genres il faut penser à ‘’forcer la main’’ aux partis politiques pour que ceux-ci pensent à l’équilibre des genres dans le choix des candidats. « Lors des législatives au Niger, le Président avait demandé aux partis politiques de proposer des listes avec des femmes pour permettre à l’Assemblée Nationale d’avoir au moins une dizaine de femmes députés. Les partis n’ont pas respecté cette prescription en prétextant que les femmes sont introuvables ! Alors la commission électorale a invalidé la majorité des listes à moins de 48 heures du vote. Voyant la menace planer sur eux les partis politiques on ne sait par quel miracle ont retrouvé les femmes nigériennes qu’ils disaient absentes de la sphères politiques ». A travers cet exemple, Mme Yao Euphrasie pense qu’il faut des mesures plus strictes pour donner la chance à plus de femmes de siéger à l’hémicycle. En attendant que ce vœu ce réalise, la Coalition des Femmes Leaders de Côte d’Ivoire accompagne les femmes Ivoiriennes qui ont pu déposer leurs dossiers pour être député a l’issu du vote du 15 décembre. Des séminaires de renforcement de capacité sont organisés à leur attention et la Coalition veut à travers cette action encourager les femmes pour qu’elles gagnent massivement après le vote. « Nous avons eu 104 femmes candidates pour ces législatives mais nous voulons que ces femmes deviennent des candidates gagnantes ! Nous avons formé ces femmes et nous voulons qu’elles mesurent l’enjeu de l’acte qu’elles ont posé à savoir bravé les préjugés pour se lancer à l’assaut de l’hémicycle. Pour la Côte d’Ivoire nouvelle, nous les femmes voulons des députés qui proposent des textes de loi adaptés aux besoins du peuple, nous voulons des députés qui impactent la vie de leurs concitoyens de façon responsable par leurs décisions et nous pensons que les femmes sont capables d’être ce modèle de députés pour notre pays » souligne Mariam Dao Gabala, présidente de la Coalition des Femmes Leader de Côte d’Ivoire.

A travers ces séminaires de formation et de renforcement des capacités des femmes candidates à la députation, les femmes Ivoiriennes font jouer la solidarité féminine. En effet les femmes de tous les partis politiques et même les candidates indépendantes se réunissent pour recevoir les enseignements d’expert sur comment mener à bien leurs campagnes et proposer un programme utile aux populations. Les femmes candidates veulent ainsi partager leurs petits secrets pour qu’au final il puisse avoir au bas mot 85 femmes députés à l’Assemblée Nationale car selon Mariam Dao Gabala « c’est le minimum pour que les femmes puissent prendre des décisions qui impactent la vie de la Nation ».

SUY Kahofi

Une journée avec les balayeuses d’Abidjan

Les balayeuses d'Abidjan autravail

Vêtue de blouses vertes ou oranges, les balayeuses d’Abidjan ont la lourde charge de rendre matin et soir les rues de la capitale Ivoirienne propres. Pion essentiel de l’opération pays propre initiée par les nouvelles autorités Ivoiriennes depuis le moi de mai, elles travaillent dans des conditions assez difficiles à la merci des automobilistes souvent imprudents et elles sont obligées d’acheter elles-mêmes leur propre matériel de travail. Chaque femme débourse en moyenne 500 francs par semaine pour l’achat de deux balais indispensables à son activité, un cache-nez à 700 f et est tenue de remplacer son sceau à 1000 francs l’unité pour le ramassage lorsque le besoin se fait sentir. Cela ne poserait aucun problème si ces femmes étaient bien payés malheureusement les arriérées de salaire s’accumulent au fil des mois. 3 mois, 4, 5 ou même 6 dans certaines entreprises ! « Les agents recruteurs sont arrivés et après avoir écrit nos noms sur une feuille ils nous ont donné la garantie que nous serons payé à 3000 f par jour. Puis ils sont passés à 2500 puis 2000 ! Après trois moi de travail nous n’avons pas reçu un seul centime. Nos patrons nous disent que l’Etat n’a pas encore versé notre argent » affirme Djénébou.

Celles que ces femmes appellent patrons ne sont que des intermédiaires chargés de la supervision des activités de nettoyage et du recrutement. Kouassi Monique est l’une des rares que nous retrouvons sur le terrain et elle ne cache pas les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées mais pour défendre certainement les intérêts de son entreprise elle insiste sur le fait que les femmes seront payé dans les jours qui viennent et même soignées. En attendant que les véritables propriétaires ne se montrent pour assumer leurs responsabilités vis-à-vis de leurs employés les drames sur le bitume s’enchainent au quotidien. « Une de nos collègues a été fauché par une voiture. Elle a été conduite à l’hôpital par les pompiers. Les patrons sont venus la voir mais ne l’ont pas pris en charge : elle a dû se soigner elle-même » nous explique Adja. Les femmes sont livrées à elles-mêmes et elles ignorent pour la plupart où se situe le siège des entreprises qui sont sensées les embaucher.

Grâce à des numéros griffonnés sur un bout de papier par nos balayeuses nous avons pu joindre deux entreprises qui n’ont pas pu justifier leur existence légale. D’autres responsables n’ont pas souhaité répondre à nos questions faute d’une autorisation de leur hiérarchie. Avec des entreprises fantômes qui pullulent dans le domaine des travaux de nettoyage les balayeuses d’Abidjan ont peut le dire sont des victimes qui auront du mal à se faire entendre à plus forte raison toucher l’intégralité de leurs salaires.

SUY Kahofi